Comment gérer les crises de colère de ton enfant ?
Mar 20, 2024Elle arrive toujours au meilleur moment : quand t’es fatiguée, quand t’es pressée, quand t’es pas chez toi, quand t’es en public…
Elle est changeante : à chaque fois que tu penses la comprendre, elle évolue pour te surprendre et te déstabiliser.
Toutes tes armes semblent inutiles face à elle : elle ravage tout sur son passage.
J’ai nommé : la crise de colère.
Tu en connais toutes les variantes ?
La crise de colère du dodo, la crise de rage du supermarché, le caprice de la chaussure qui va bien, la tempête émotionnelle de l’assiette de pâtes qui vole, les pleurs qui partent d’un rien…
Et tu as testé toutes les solutions sans succès ?
La bienveillance, l’accueil des émotions, le câlin, les cris, la menace, la punition…
Alors, chère Daronne, si la crise s’est invitée dans ton quotidien, si tu as l’impression depuis quelque temps d’avoir un enfant version Vinyle : Face A, Face B…
Laisse-moi te dire que ça n’a rien d’insurmontable. Tu l’as sûrement lu partout : c’est un passage obligé dans la construction de l’enfant.
Mais ça ne veut pas dire que tu dois subir.
Je vais te partager certains de mes conseils, pour comprendre ce qui déclenche les colères de ton Mini et mes astuces pour les gérer comme une Queen.
Moi aussi, je l’ai vécu. J’ai cédé, négocié, supplié, plié. J’ai acheté des bonbons et la paix sociale. J’ai crié, je me suis fâchée, j’ai proféré des menaces inapplicables.
Et puis je me suis formée au développement de l’enfant, et à la parentalité. Avec le Club des Daronnes, j’accompagne les mamans à gérer comme des reines. Avec des conseils simples à appliquer.
Promis, la prochaine fois que tu croiseras un petit monstre de deux ans qui terrorise un supermarché entier, tu pourras jeter un œil compatissant à sa mère et lui dire « j’ai connu ça, moi aussi ». 😎
Comprendre le cercle de la colère
Le cycle de la colère
Comprendre ce qui se passe dans le cerveau de ton kid, ça va t’aider à déculpabiliser.
❌ Non, ça n’est pas ta faute si vers deux / trois ans ton enfant subit un tsunami d’émotions.
❌ Non, tu n’es pas la seule à subir le Terrible Two ou la crise des 2 ans (ou des 3 ans, des 4 ans).
❌ Oui, les darons qui te zyeutent de travers quand ton Mini fait des siennes ont tout simplement oublié qu’ils étaient passés par là.
Je t’explique le phénomène du Terrible Two dans cet article et je te parle du cycle de l’opposition.
Ce concept a été repris des années plus tard, par le neuropsychologue Benoît Hammarrenger, et décliné pour le cycle de la colère :
L’enfant ne se sent pas compris → le parent ne se sent pas entendu → il exprime sa frustration → t’entraîne dans sa colère → tu t’énerves à ton tour → c’est la décharge émotionnelle.
La communication ne fonctionne plus et laisse place à des réactions en chaîne. Comprendre ce cycle, c’est le premier pas pour en sortir.
Les déclencheurs de la colère
À partir de cette théorie, on peut repérer les éléments qui déclenchent la colère :
1. Être privé d’un plaisir
Exemple typique :
Le refus du dessin animé à l’heure du coucher, du jouet à la caisse du supermarché, du bonbon avant de manger.
Ton mini a des envies, il est à l’âge où il veut tout contrôler. Et toi, tu es la grande méchante qui se met sur son chemin. De son point de vue, finalement, c’est toi qui t’opposes à ses plaisirs !
Quoi de plus rageant ?
2. L'injustice
Auto-intronisée la reine de l’équité, tu ne privilégies jamais un enfant plutôt qu’un autre.
Mais le sentiment d’injustice, c’est très subjectif.
Si tu demandes à n°2 d’aller à la sieste, mais que son grand frère de 7 ans a le droit de rester jouer, tu entendras le fameux : « C’est pas juste ! »
Grosse contrariété : colère assurée.
3. La menace
Si ses colères entraînent des menaces incroyables de ta part, ça risque de nourrir la machine.
Plus il crie, plus tu menaces. Plus tu menaces, plus il crie…
La colère nourrit la colère.
4. La peur
Ton mini a une vie en dehors de toi. Il va peut-être à l’école, à la crèche, chez la nounou. Ou joue avec ses cousins-cousines, les enfants de la voisine.
Et il vit des aventures, des émotions, des challenges. Parfois, il se fait bousculer. Et il faut que ça sorte.
Décharge d’émotions négatives.
5. L'échec, le sentiment d'humiliation
Un enfant qui tombe, un jeu de cartes qui tourne mal… et c’est la cata ! Si en plus, il voulait montrer ses talents, et qu’il a l’impression que les autres rigolent, que les adultes se moquent…
Mini se sent vexé, et pique une crise de nerfs.
6. Ne pas être entendu, compris
Traduction : le besoin d’attention. Ça fait 10 fois qu’il t’appelle, tu perds patience…
Et c’est parti pour le tsunami d’émotions.
7. Et… le cumul de tout ça !
Identifier les raisons qui déclenchent la colère – et d’ailleurs, ça marche aussi pour les adultes – peut t’aider à mieux les comprendre, et donc à mieux les gérer.
Gérer les crises comme une Queen
Anticiper : agir avant la crise
1. Les besoins vitaux
Comment es-tu quand une réunion de travail traîne, et dépasse l’heure du déjeuner ? Personnellement, quand j’ai faim, je mords.
C’est pareil pour les kids, voire pire.
✅ Alors on checke les besoins vitaux : sommeil, faim, soif.
Promène-toi toujours avec une gourde et un goûter de secours, c’est un life-saver qui peut désamorcer bien des choses.
2. Éviter les conditions de crise
Si la situation dégénère et que tu te dis “Je savais que ça allait finir comme ça !”, c’est peut-être une crise qui aurait pu être évitée.
✅ Tu peux identifier chez ton kid les conditions qui déclenchent le plus souvent une crise, et chercher à les éviter.
Lui demander de ranger sa chambre un vendredi soir, alors qu’il a des cernes sous les yeux et que tu es toi-même à cran n’est sûrement pas la meilleure idée.
3. Poser le cadre
Si ton enfant est particulièrement sensible aux tentations dans les magasins, tu as deux solutions : ne plus l’emmener (mais tu n’as sûrement pas le choix) ou lui apprendre à gérer.
✅ Explique-lui calmement les règles avant d’y aller. Et les conséquences s’il ne les respecte pas.
Et les conséquences : applique-les.
Ne pas subir : affronter l’ouragan
Tu as donné un goûter, il a vidé une gourde d’eau, se réveille de la sieste : tous les indicateurs sont au vert, et pourtant l’ouragan arrive.
Relaxe. Laisse passer le moment. Une crise se gère avant et après. Pas pendant.
Ton objectif : éviter l’escalade.
1. Contenir la crise.
La moutarde te monte au nez, tu sens toi aussi la colère monter, et tu as bien envie de lui dire ses quatre vérités.
Et le soir, une fois tout le monde couché, tu vas tourner tes mots 1000 fois dans ta tête et te flageller.
✅ Alors, c’est facile à dire, mais essaie de ne pas faire monter la sauce.
Utilise les ressources de base pour garder la tête froide : respirer, boire, fermer les yeux.
2. Poser des limites.
Ne pas escalader ne veut pas dire tout laisser passer. OK pour que Mini déverse son trop-plein d’émotion, mais tu n’es pas un punching ball.
✅ Tu fixes les limites à ne pas franchir : on ne frappe pas sa mère, on ne jette pas ses petites voitures au visage de sa sœur, on ne mord pas papy.
3. Respecter l’espace vital.
C’est super important, surtout si les crises sont fréquentes. L’espace vital, c’est celui de l’enfant, et c’est aussi le tien (ou des autres membres de la famille).
✅En public, trouve un lieu de retrait.
À la maison : la chambre est une option : il peut y crier à cœur joie sans vous gâcher la vie.
4. Ne pas céder.
Un “non” qui se transforme en “oui” validera la crise.
✅Essaie de te tenir aux règles que tu as énoncées et de tenir bon.
PS : personne n’est parfait. Si tu as cédé parce que tu n’en pouvais plus, ne te flagelle pas.
5. Le câliner.
Team câlin pendant la crise ? Ou surtout pas ! Je dirais que ça dépend de la raison qui a déclenché la crise.
✅Si c’est suite à une chute ou une grosse frayeur : OK.
Si c’est pour obtenir une faveur alors que tu as refusé : non.
Après la tempête : le débriefe
C’est le moment d’apaiser mini – qui est bouleversé par sa propre crise – et de calmer les choses.
1. Identifier les raisons de la colère.
Comprendre la cause de la colère, ça ne veut pas dire pour autant que tu dois l’accepter.
Mini devra peu à peu trouver d’autres ressources pour gérer ses émotions. Mais ça peut t’aider (et l’aider !) à revenir dessus calmement.
2. Nommer les émotions.
Des deux côtés.
Les hurlements t’ont fâchée : tu as le droit de le dire.
Mini tâchera de trouver les mots pour dire ce qu’il a ressenti, avec ton aide.
C’est le temps de la réconciliation. Nommer les choses évitera de culpabiliser ensuite.
3. Revenir sur ce qui n’est pas acceptable.
Tu as gardé la tête froide pendant la tempête, maintenant c’est le moment de maintenir ton autorité et de montrer que les crises ne t’impressionnent pas.
Reviens sur son comportement, sur ce qui n’est pas acceptable, et pose les conséquences.
4. Passer à autre chose.
Tout simplement.
Il est temps de passer au Magic Two
La crise ne doit pas être un nouveau membre de la famille.
Faire en fonction des crises : éviter de sortir dans certains endroits, appréhender l’heure du coucher, c’est l’arbre qui cache la forêt.
Le plaisir doit rester le cœur de ta relation avec Mini. Avec ces astuces, tu pourras comprendre ce qui déclenche la crise, et mieux la gérer.
Si tu veux en finir avec les crises et les gérer comme une reine : découvre mon programme pour passer du Terrible Two au Magic Two.
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