Comment se faire obéir : le secret d’une autorité qui rassure.

Scène 100 % authentique, vécue par toutes les mamans :

“Attention ! Je compte jusqu’à trois. 1… 2… 3 !

Attention… ! Je compte jusqu’à 5 !!

Je te préviens : si je continue à te prévenir… il y aura des conséquences graves.

Je ne te courrai pas après. Tant pis pour toi, je m’en vais. Bye bye ! Eh ! Reviens ! Reviens ici tout de suite !”

Et là, tu cours…

Je m’étais promis de ne J-A-M-A-I-S courir après mon enfant. J’en faisais une fierté. Jusqu’à ce jour d’été, dans un parc bondé, où j’ai fait un sprint sur 400 mètres pour rattraper numéro 2 qui n’était pas, mais alors pas du tout impressionnée par mes menaces. 

J’ai fini en sueur, essoufflée, avec les yeux de la moitié des passants braqués sur moi ; qui semblaient m’accuser. « Elle n’a aucune autorité ».

Depuis, je me suis promis que, dans ma vie de maman, je ne dirai plus jamais J-A-M-A-I-S.

Oui, aujourd’hui, je vais te parler d’autorité.

J’en ai déjà parlé, dans cet article , en évoquant le cadre éducatif, dont l’autorité est un des quatre piliers. Et dans celui-là  aussi, où je scrute tous les styles parentaux.

Mais aujourd’hui, je veux démystifier l’autorité. Faire la peau aux idées reçues comme quoi « on l’a, ou on ne l’a pas ».

Non. L’autorité, c’est comme tout, ça s’apprend. Et, oui, peut-être que tu avais plus peur de ton Daron et ses gros yeux que de ta Daronne et ses menaces inutiles. Mais, spoiler, l’autorité n’est pas une question de peur.

Et ne me dis pas qu’il est trop tard !

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J’incarne l’autorité

La première chose à faire, c’est d’incarner l’autorité. Mini doit comprendre que c’est toi qui es aux manettes. Oublie les idées négatives qui y sont associées. On ne parle pas d’autoritarisme, il n’est pas question de faire peur ou de menacer, au contraire. Faire autorité, c’est être une référence, un point d’appui.

C’est d’abord une question de posture. Voici les mantras à te répéter :

L’adulte, c’est moi.

❌ Don’t : « Et pourquoi c’est toujours toi qui décides ? 

• Eh bien, pour aujourd’hui, je décide. Et demain, tu pourras faire à ta façon si tu veux ? »

 ✅Do : « Eh bien parce que tu es née il y a deux printemps, ma petite chérie. Et que l’adulte, c’est moi. »

Oui, ça peut sembler difficile pour certaines mamans. L’éducation positive nous incite à tout discuter, justifier. Mais il faut se le dire, et l’assumer. L’adulte, c’est toi. Le parent, c’est toi. Tu portes donc la vision de l’éducation, et de tes choix. À court, moyen et long terme.

Et ça, ça ne se discute pas.

Je suis responsable

❌ Don’t : « Je ne veux pas me coucher !  

• Bon, OK, pas de sieste aujourd’hui ! Mais je te préviens, si tu es fatiguée ce soir, il ne faudra pas te plaindre ! » 

✅Do :  « Ça n’est pas toi qui décides. Tu es visiblement fatigué.e, et ta forme et ta santé sont de ma responsabilité ».

Oui, le quotidien, c’est ton domaine. L’organisation également. Et la sphère de la santé, sécurité, incluant le sommeil et l’alimentation, sont de ta responsabilité de parent.

Et ça, ça ne se discute pas non plus.

Je ne joue pas aux enfantillages

❌ Don’t : « J’veux changer de maman ! 

•  Eh bien vas-y, change de maman ! Va chez la maman du petit Timéo, et on verra si tu es plus heureux. Je changerais bien d’enfant aussi, tiens ! 

✅Do : «  Ce sont des enfantillages. On ne peut pas changer de maman, et moi, je n’ai pas envie de changer d’enfant. Même si tu es fâché. Repose ce sac. »

Ne te laisse pas entrainer dans les enfantillages. Tu es mature, tu sais prendre du recul, et évider l’escalade.

Pas de place pour le drama.

Mon amour n’est pas négociable

❌ Don’t : « J’t’aime plus ! T’es méchante ! Je préfère papa. 

•  Tu préfères papa ? 😱 OK pour un dernier gâteau, mais pas plus ! » 

✅Do :  «  Moi, je t’aime pareil. Tu es en colère, on en parlera tout à l’heure. »

Tu aimes ton enfant et tu ne lui demandes pas de te rassurer sur l'amour qu'il te porte. De ton côté, tu ne marchandes pas ton amour.

Amour inconditionnel.

Je ne négocie pas

❌ Don’t : « Tu as envie de prendre un bain ?

✅Do : C’est l’heure de se laver. Tu préfères un bain ou une douche ? »

Tiens bon. Ne négocie pas. Fais attention à tes formulations. Pour les incontournables (hygiène, coucher…), tu peux laisser un choix limité, comme dans l’exemple.

Le choix dans le non-choix.

Je suis ferme et rassurante

Si tu appliques ces mantras, tu devrais peu à peu changer de posture. Une maman posée, qui assume son rôle d’adulte et de guide, et qui prend de la hauteur dans sa relation avec son kid.

Une fois ceci acquis, tu comprendras que l’autorité bienveillante est très différente de l’autoritarisme. Tu poses le cadre, tu l’affirmes et tu l’assumes. Tu te sens confiante, et tes kids savent qu’il n’y aura pas de rapport de force.

Bien-sûr, ça ne va pas être la maison des Bisounours, ils vont peut-être te tester, pour voir où sont les limites.

C’est là qu’intervient l’autorité rassurante.

Je donne une consigne à la fois

❌ Don’t : « Vous avez le droit de jouer 10 minutes, et après, ça sera une histoire et au lit ! Mettez le pyjama. Et que ça saute ! Vous m’avez entendue ? Qu’est-ce que je viens de dire ??

✅Do : « Je mets le minuteur : quand il sonnera, le jeu sera fini. »

On dit qu’une consigne met près de 10 secondes à atteindre le cerveau d’un enfant ! Plus elle est claire, précise et simple, mieux le message passe.
N’hésite pas à t’aider d’outils : timer, minuteur, tableau des responsabilités… Tout ce qui peut t’aider à matérialiser les règles. Et les enfants adorent ça.

L’importance du message.

Mes conséquences sont logiques

❌ Don’t : « Tu as encore renversé ton assiette ? Alors cette fois, tu vas m’entendre ! Je te préviens, tu n’as encore rien vu. Et si ça continue, tu ne mangeras plus le soir et ça sera terminé ! »

✅Do : « Si tu renverses, tu ramasses. Je vais te donner une éponge et une serviette. »

Les conséquences sont tout sauf des menaces : elles sont réalistes, proportionnées, et en rapport avec l’action. Car le principe d’une conséquence : c’est de pouvoir l’appliquer.

Action, réaction.

Je dialogue après la crise

❌ Don’t : « Ça y est, tu es calmé.e ? Eh bien moi, je suis fâchée, je n’ai pas envie d’en parler. »

✅Do : « Je vais prendre quelques minutes pour me calmer aussi. Ensuite, on discutera. »

Prends du recul : pendant, ça n’est pas le moment de discuter. Mais après, Mini peut avoir besoin d’extérioriser. C’est le temps de la réconciliation. On peut même rire après d’une crise, comme avec ma fille, qu’on surnomme « Mme pas-dodo » quand elle hurle à pleins poumons pour… finalement dormir 3 heures !

Parler à bon escient.

Je responsabilise mini

❌ Don’t : « C’est moi qui décide de tout, et tu n’as plus ton mot à dire ».

✅Do : « Certaines choses sont non négociables. Pour les autres, on peut discuter ».

Tu différencies les interdits absolus, non négociables : ne pas frapper, bien dormir, bien manger. Et les règles de vie qui peuvent évoluer, s’adapter. Mini peut avoir son mot à dire sur sa tenue du matin (selon son âge), sur le choix du dessin animé ou l’activité du soir.

L’important, finalement, c’est de positionner le rôle de chacun.

Toi → l’adulte. Adulte → en responsabilité.

Mini →l’enfant. Enfant → découvre le monde.

Chacun son rôle. Et les rôles sont bien définis : tu es aux commandes. Tu verras, peu à peu, que ta posture change. Et si tu veux aller plus loin, j’ai créé un programme qui a déjà aidé 1200 familles à retrouver un quotidien serein. Ça s’appelle Magic Two , et ça s’adresse aux Mums qui ne veulent plus courir après leurs kids. Plus J-A-M-A-I-S.

Et, le plus important, crois en toi, et crois en ta parole. Car, au Club des Daronnes, notre philosophie, c’est que la parole des mamans est d’or. Si tu veux rejoindre la communauté de 9 000 mamans, et recevoir des conseils 100 % déculpabilisant, réalistes et actionnables, c’est par ici .